Le raï est un genre musical algérien apparu au début du xxe siècle dans la région de l'Oranie (notamment Oran et Sidi-bel-Abbès) puis s'est répandu à toute l'Algérie, sachant que presque 45 000 émigrés rifains fréquentaient chaque année l'Algérie dans les années 1940. Les origines géographiques exactes et historiques du raï sont toujours sujettes à controverses et provoquent des débats enflammés dès lors qu’une ville propose un festival ou qu’une célébrité de ce genre musical donne son opinion à ce sujet2.
L’origine du mot raï, signifie « opinion », voire « conseil »3 , selon le journaliste Mohamed Balhi (« Dis-moi mon sort », Algérie-Actualité, 10/08/1980), qui, le premier, a étudié ce genre musical, alors banni officiellement, en le popularisant dans les médias, viendrait de l’époque où le cheikh (maître), où le poète de tradition melhoun et plus précisément sa variante le wahrani, prodiguait sagesse et conseils sous forme de poésies chantées en darija. Al malhoun aurait en effet eu ses prémices à l’époque almohade où de nombreuses productions maghrébines et andalouses du zadjal ont vu le jour selon Ibn Khaldoun. La forme première du malhoun était véhiculée par les maddahin, s’accommodait en effet très bien avec la mission de diffusion d’information que s’étaient assigné les premiers Almohades.
Cependant, dans le contexte de la complainte populaire, le chanteur qui se plaint de ses propres malheurs sans vouloir accuser personne s'accuse lui-même. Et plus exactement, il s'adresse à sa propre faculté de discernement, à son raï qui, cédant aux sentiments, l'a conduit à prendre les mauvaises décisions. Le chant commence ainsi : Ya Raï (ô combien est riche mon discernement).
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